Lorsque nous étions des stagiaires et gueux au point que nous n'avions que la ressource du snobisme -, nous appréhendions d'être affectés au secrétariat de rédaction des services sportifs. Notre dédain supportait néanmoins une exception : nous admettions que Denis Lalanne était à part. Je ne lisais L'Equipe que pour lui et la chaleur humaine qui le caractérise.
Son plus récent ouvrage, Le Temps des Boni, était un hymne à l'amitié. Lecture terminée, les notes persistant en nous, on distinguait en contrepoint les pleurs d'Achille sur le corps de Patrocle. Bien que je paraisse prêcher contre ma paroisse, j'avoue que je suis souvent agacé par la suprématie accordée au roman. La littérature est une substance volatile qui se dépose où elle veut. Ainsi est-on tout de suite alerté par le talent d'écrivain de Denis Lalanne. Mais voici justement Rue du Bac. C'est le livre que nous attendions pour les associer à bon titre dans notre index sentimental.
Angelo Rinaldi
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