Biarritz : l’Hôtel du Palais a doublé ses bénéfices en 2016 SO 31/07
HP ( Chronique de l'Hôtel du Palais )
Hier matin, alors que j'avais pris la ferme résolution de me consacrer à un article, j'ai préféré une fois de plus filer à l'HP. C'est l'endroit rêvé pour y cultiver mes crises de procrastination. Le personnel est gentil, attentionné. On me prépare un matelas et une chaise longue face à la Grande Plage. On m'apporte une boisson fraîche et une salade légère. Je suis bien soigné. D'autant mieux qu'on ne cherche pas à traiter mon mal, la maladie du temps, par des amusements vulgaires. L'HP est un établissement célèbre pour ses thérapies douces. Très douces. Le pensionnaire fixe lui-même son traitement ad hoc.
Pour mon cas il me semble que vingt longueurs dans la piscine chauffée de cent pieds, un peu de lecture, un peu d'écriture (pas trop), des bains de soleil, des séances de bikinoscopie et de bikinobavardage suffisent. Parfois j'ai des visites. Les oisifs du Plaza, Tristan et Gil, viennent au chevet de mon transat. L'ami Nori est le plus régulier. Nous évoquons notre cher projet de lancer l'unique et très cher numéro d'une revue de photographie et de littérature balnéaires, nos futures virées en Vespa à Guéthary ou à Saint Sébastien, la tristesse que nous éprouvons à l'idée que, bientôt, nous devrons ranger nos espadrilles. Je bénis l'existence d'un lieu comme l'HP. Grâce aux journées que j'y passe, mon ennui reste à l'état stationnaire. La philosophie n'y gagne rien, mais ma vie s'y déroule comme un long et voluptueux temps perdu.
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