Olivier est un ancien pensionnaire du pôle espoir d’un club de Pro D2. " Un club de rugby à XV est venu me proposer de jouer chez eux. Assez rapidement, un joueur m’a approché pour me proposer des trucs. "J’ai des piqûres pour ne plus sentir la douleur pendant le match, si tu veux je t’en file." Autour de moi, pas mal de gars avaient recours à ce genre de produit. Mais y a toujours eu une ambiguïté entre les produits légaux, que ton entraîneur te demande de prendre et les autres dont les joueurs te parlaient. Un mec qui se piquait régulièrement m’a dit : "Si tu veux réussir dans le sport, quel qu’il soit, tu es obligé de passer par là…" Lui, je me souviens il se piquait chez lui et se faisait des garrots lui-même.»
«L’entraîneur me trouvait trop maigre. Il m’a demandé d’acheter des protéines qu’il fallait prendre une heure avant l’entraînement. Une poudre avec du lait. Ce n’était pas du dopage mais des produits légaux, disponibles dans des boutiques spécialisées. Je me souviens d’un joueur qui en avait pris avant de dormir, au lieu de les prendre 1 heure avant de jouer comme nous avaient dit les entraîneurs. Il a été hospitalisé la nuit même. Ces produits sont dangereux si ton corps ne les évacue pas. Ce qui m’a marqué : je n’ai jamais vu un seul contrôle que ce soit en honneur ou en Pro D2. Les gens peuvent se doper sans problème. On était presque insidieusement encouragé. Ça rend plus fort, on est sûr de jouer le samedi et on n’a aucun risque d’être pris.»
Vincent Bordenave - Libération 30/09
A lire en intégralité sur
http://www.liberation.fr/sports/2015/09/29/rugby-on-pouvait-se-doper-sans-probleme_1393163
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